Les paradoxes de la Guadeloupe ( été 2014 – Petit-Bourg)

Ah, la Guadeloupe, peaux noires et peaux blanches qui ne dansent que peu la main dans la main, hospitalité des premiers et indifférence des seconds. La vie semble ici tourner au ralenti, surtout ne pas être pressée dans les commerces et administrations, mais sur la route c’est à celui qui passera devant n’hésitant pas à doubler, ligne continue et interdictions de dépasser étant des signalisations non reconnues.

Sur la plage le soleil ardent te brûle la peau , à moins que tu ne sois surpris par une averse torrentielle où alors comme tout le monde tu adopteras le point de vue de Gribouille et te mettras à l’eau, seul moyen pour ne pas être mouillé.

Voilà un tableau vivant en clair-obscur où le temps semble s’être arrêté lors de la sieste sous un cocotier mais où pas un jour ne se passe sans un nouvel homicide ou plusieurs braquages à la recherche de quelques euros pour se payer sa dose d’héro ou autre substance qui leur fera oublier leur passé d’esclaves qu’ils portent toujours en bandoulière, prompts à la victimisation, reflets troubles d’un pays en proie au doute, tenté parfois par l’indépendance : « sommes-nous français ? La France nous oublie, alors oublions -la, mais que ferions-nous sans elle ? »

Pays des fruits, goyaves, ananas, bananes, corosols et autres caramboles .. si succulents, si bénéfiques à notre organisme , mais chers voire plus chers qu’en métropole.

Les jeunes femmes noires sont élancées, splendides et fières de leur négritude, elles assument à juste titre aujourd’hui avec grâce et art ce qui auparavant les complexait, leur chevelure crêpue. Deviendront-elles , elles aussi un jour, ces doudous obèses, ventripotentes, aux derrières si proéminents qu’on pourrait y déposer une assiette de colombo ?

Téléphones portables greffés à l’oreille, tablettes et ordi sont bien sûr comme chez nous omniprésents. Aideront-ils à détecter la personne malveillante venue déposer lors d’un décès le nom de son ennemi dans le cercueil du défunt afin que celui-ci l’entraîne avec lui dans la mort ?Oui, ces croyances subsistent , restes de paganisme ou de vaudou africain et perdurent à côté des nouvelles technologies.

Ce sont là des paradoxes, ce qui peut-être du reste constitue l’identité de la Guadeloupe aujurd’hui.